Vers un agrément de formation des élus locaux
Le 11 sep. 2020
L'intelligence collective au coeur de la démarche
Consultante en développement rural et fonds européens, Emeline Lamberet accompagne les acteurs territoriaux dans la concrétisation de leurs projets. Depuis son arrivée chez Appuy Créateurs en 2018, elle développe une activité de formation dans ses domaines de prédilection et porte aujourd’hui, avec une quinzaine d’entrepreneurs de la coopérative, la démarche d’agrément de formation à destination des élus locaux. Un beau challenge pour cette fin d’année !
L’idée qu’Appuy Compétences dépose une demande d’agrément de formation des élus locaux est une initiative stimulante, même si elle demande beaucoup d’investissement personnel. Comment s’est-elle concrétisée ?
« Suite à des échanges informels avec des élus et des agents de collectivités territoriales en lien avec mon activité professionnelle, je me suis intéressée aux offres de formation à destination des élus locaux et j’ai découvert qu’elles nécessitaient un agrément obligatoire. Avec Fabienne Corteel et Pascaline Cousin, nous avons commencé à réfléchir aux tenants et aboutissants de ce projet. J’ai ensuite échangé avec Elisabeth Houllier Bousquet qui coordonne la certification Qualiopi pour Appuy Compétences et nous avons décidé de lancer une visio conférence d’informations, à la fin du mois de mai, pour présenter la démarche aux formateurs et consultants de la coopérative. Aujourd’hui, ils sont une quinzaine à nous avoir rejoint, dont Anne Riou qui nous aide à piloter et à formaliser le dossier, par ses précieuses connaissances des élus locaux, de la coopération et du développement de formations. Cette mobilisation nous a permis de créer cinq groupes de travail autour de grandes thématiques ayant émergé. Notre objectif est maintenant de déposer notre demande au plus tard le 31 décembre 2020 pour avoir une réponse, que nous espérons positive, et un agrément d’ici mai 2021. »
Pourquoi la dimension collective tient-elle une place aussi importante dans cette démarche ?
« Au-delà du caractère obligatoire de cet agrément pour pouvoir dispenser de la formation aux élus locaux, nous avons trouvé intéressant d’attirer des entrepreneurs n’ayant pas encore exercé dans ce domaine et de leur donner l’opportunité de franchir le pas. C’est pourquoi nous avons délibérément choisi de les associer à cette réflexion et de les intégrer aux différents groupes de travail. Les thématiques sont à cet égard assez révélatrices de la richesse des profils, puisqu’elles abordent des domaines aussi variés que les ressources humaines et la gestion de crise ; la posture et la reconversion de l’élu ; la gestion de projet, la culture, l’action sociale, les financements européens et la coopération ; le numérique, le digital et le RGPD tout comme la transition écologique et énergétique. »
Vous menez en parallèle un gros travail d’identification des besoins des élus locaux. La remontée des attentes du terrain est-elle aussi une manière de promouvoir les futures formations ?
« Là encore, l’idée est de s’appuyer sur l’intelligence collective et de mettre en commun les réseaux des personnes impliquées dans la démarche. Pour ce faire, nous avons élaboré puis testé un questionnaire à destination des élus, administrable par chaque entrepreneur, afin d’obtenir les meilleures remontées possibles. Pour garantir une bonne compréhension de toutes les questions, les entretiens se font en majorité en face à face ou par téléphone. Le cas échéant, un questionnaire en version simplifiée est envoyé par mail aux élus. Effectivement, non seulement cet outil est très utile pour diagnostiquer les attentes du terrain mais il nous permet également de faire connaître Appuy Compétences auprès de notre public cible, avant la réalisation d’un catalogue de formation spécifique que nous sommes en train de bâtir. Il nous servira à communiquer sur les réseaux sociaux et les salons dédiés aux acteurs territoriaux. Nous envisageons aussi de proposer un partenariat de formation à d’autres coopératives disposant déjà de l’agrément et d’imaginer des passerelles avec des associations d’élus ou oeuvrant en faveur du développement local. »