« Regarder Netflix, c’est regarder du charbon se consumer ! »
Le 3 mai 2024
Alternant vie de la coopérative et sujets de société, nos petits déjeuners des entrepreneurs sont toujours de bons moments d’échanges. Et quand en plus ils font réfléchir, un lundi matin, de manière claire et percutante sur l’empreinte environnementale du numérique, on remercie vivement Joël Mossand, consultant et gérant de Scopika pour son intervention !
Données coups de poing et formules choc valent parfois mieux que de longs discours. Toutes les soixante secondes dans le monde, 38 millions de messages WhatsApp et 187 millions de courriels sont envoyés, 4,3 millions de vidéos sont visionnées sur YouTube et 1.1 million de swipes transitent sur Tinder.
Une consommation tout sauf virtuelle !
« Le numérique représente 3.8 % des gaz à effet de serre émis par an soit le double de l’aviation civile mondiale. Il consomme 4.2 % de l’énergie primaire de notre planète et 5.5 % de l’énergie finale, soit l’équivalent de 82 millions de radiateurs. Regarder Netflix, c’est en réalité regarder surtout du charbon se consumer ! Quant aux déchets polluants, 70 % font l’objet d’un trafic illégal. Pas vus, pas pris… »
Des chiffres inquiétants à plus d’un titre que Joël Mossand, expert de la French Tech Clermont Auvergne, certifié en éco conception et analyse du cycle de vie (ACV) des produits numériques a décrypté et mis en perspective, prenant comme élément de comparaison le secteur automobile. L’essor du numérique rappelle en effet l’euphorie du « tout auto », à une époque où constructeurs et utilisateurs ne se posaient aucune question sur les usages et l’impact écologique de leur consommation.
L’internet partout à quel prix ?
Aujourd’hui, difficile d’ignorer certains questionnements. Que faire, en effet, quand Elon Musk a l’ambition d’envoyer 42 000 satellites dont la durée de vie est de 5 ans ? Quelle réponse apporter en termes de géopolitique ? Le cadre législatif sera-t-il un jour opérant ? Comment agir face à l’emballement de l’IA ?
La trentaine d’entrepreneurs présents dans nos locaux, très intéressés par les impacts environnementaux et sociétaux du numérique au quotidien ont également suivi avec attention la sensibilisation à la notion d’éco-conception consistant à « enlever l’inutile pour répondre aux besoins réels des usages ».
